• Qui ne ne regrette pas ? Cet âge d’or où les Dieux et les Hommes coulaient des jours paisibles pour l’éternité. Mais le désir nous a mis dehors, nous laissant sur le seuil avec notre nostalgie.À qui la faute !?…
    Comment parler du paradis, moi, une femme, descendante de la lignée des Eve, des Pandore, des Lilith, celles par qui le scandale arrive, celles par qui le paradis fut perdu, le bonheur oublié, et la peine éternelle? Seul le clown pouvait se lancer dans cette quête…

    Lucie Valon

    PARADIS impressions

    visuel-tgp-web                          *Patrick Berger

    Avec Lucie Valon / Mise en scène-son : Christophe Giordano
    Création lumière : Olivier Oudiou et Thibault Moutin / Création vidéo : Sébastien Sidaner
    Collaboration à la réalisation des costumes : Sonia Bosc / Régie Plateau : Marie Bonnemaison
    Participation artistique : Michel Cerda / Production-Diffusion : Aline Présumey

    Durée du spectacle : 1h20

    Plus que l‘Enfer ou le Purgatoire, le paradis nous est apparu comme une énigme. C’est avec l’aide d’une figure maladroite et gauche ainsi que ‘Dante Alighieri’ se définit lui-même que nous avons décidé de l’explorer et d’en donner des éclats, des entr’aperçus, des impressions… Seul un clown peut nous faire croire à ce mirage en endossant nos fantasmes. Une à une, nous tentons d’ouvrir ses portes. Un à un, nous explorons les imaginaires qui le racontent : le paradis est-il resté dans les temps anciens des hommes ? Est- il caché dans le présent de nos rêves avec sa promesse de jeunesse éternelle, ses plages infinies, ses cocktails enivrants, ses nuits parfumées ? Ou s’est il réfugié dans le carré de gazon du petit pavillon de banlieue ? Ou encore est-il resté loin derrière avec nos amours enfantines ? 

    Des lendemains qui chantent, des îles promises sur un dépliant glacé, un corps idéal, parfait, un monde qui répondrait à toutes nos envies, voilà ce que les idées publicitaires ont toujours véhiculées. Au fond, elles nous font miroiter un vrai Paradis, preuve que nous n’en avons toujours pas fini avec cette mythologie !

    Au commencement… une créature, mi-ange mi-Joséphine Baker, apparaît dans la pénombre et installe une petite porte en scotch avec ces quelques lettres qui la surplombe: P A R A D I S ; entrée bien modeste pour un jardin des délices…Cependant toutes les tentatives d’entrer échouent, celle-ci demeure close. Dès lors se pose la question du droit d’accès, club très fermé manifestement réservé à la gent masculine – à s’en taper la tête contre les murs – Le voyage commence:
    Une Eve-clown ouvrira alors le bal, figure encastrée dans l’embrasure de cette porte dont elle ne peut s’échapper, suivit par un Adam plein de fureur et de testostérone. Ils nous mèneront des origines du Paradis jusqu’à sa Chute dans un Cabaret bien étrange dont la meneuse de revue nous hurle avec sa voix rauque son désir de Whisky –
    Unique Échappatoire sans doute dans ce Paradisio où se succèdent les numéros ratés, où les bonimenteurs font miroiter les hasards possibles de la bonne fortune, avant de nous exhiber une créature alléchante, starlette des temps modernes, portant perruque mauve et chaussettes jaunes: Lola sort de sa boîte pour nous séduire et nous vanter tous les avantages de son paradis. Ambiance bonbon sucré, rose paillette, insouciante joie de vivre dans une candeur formatée avant de laisser place à Mickey, dont le discours plein de promesses aux accents publicitaires et politiques – on ne sait plus très bien – s’achève par une exécution sur la piste de danse.
    Des lendemains qui chantent, des îles promises sur un dépliant glacé, un corps idéal, parfait, un monde qui répondrait à toutes nos envies, voilà ce que les idées marketing ont toujours véhiculé. Au fond, elles nous font miroiter un Paradis accessible, preuve que nous n’en avons toujours pas fini avec cette mythologie !

    Notre axe de recherche a été de questionner la place de la femme – ou plutôt l’absence totale de la femme – lorsqu’il s’agit d’accéder au Paradis. Depuis Dante avec La divine Comédie – où Béatrice pourtant seule et unique muse du grand Alighieri n’a pas eu accès au dernier cercle – jusqu’à Bourdieu dans La domination masculine; nous nous heurtons toujours finalement aux mêmes hierarchies. Le corps de la femme en quête de perfection n’est exposé sous nos yeux qu’à des fins purement commerciales comme dans une sorte de cabaret Lynchéen où ne subsistent du Paradis que des images papier glacé, mensonges et boniments réduisant en cendre nos utopies d’antan….

  • Photos: Léo Andres


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    TNB – Rennes – 16>20 mai 2017

    THÉÂTRE PARIS VILLETTE – 30 septembre>10 octobre 2015

    COLLECTIF 12 – Mantes la jolie – 25>26 septembre 2015

    LA HALLE AUX GRAINS – Scène nationale de Blois – 11>12 septembre 2015

    THEÂTRE GERARD PHILIPE – CDN de Saint-Denis du 13>15 septembre 2013
    dans le cadre du festival une semaine en compagnie

    LA HALLE AUX GRAINS – Scène nationale de Blois le 6 décembre 2012

    L’ATELIER DE PARIS – Carolyn Carlson du 21 novembre>2 décembre 2012

    VOLCAN MARITIME – Scène nationale du Havre les 8>10 novembre 2012

     

     

     

  • (…)Une des choses les plus étonnantes dans ce petit-et à la fois immense-spectacle, est la prise en compte de l’espace.  Rien de plus banal que ce plateau noir où il n’y qu’un mur de fond avec ces lettres P a r a d  i s  qui, à un moment, tombent ensemble  d’un seul coup , dans un sorte d’irréversibilité à la fois du temps et de l’espace qui s’en trouvent alors modifiés. Comme par magie, alors que l’on sait très bien qu’il s’agit d’un artifice. Comme l’écrivait Pierre Kaufmann dans L’Expérience émotionnelle de l’espace:  » Déjà en effet les dimensions de la verticale et de l’horizontale doivent être considérées comme originellement signifiantes dans le champ même de la vision,  en tant qu’elle forment couple ». Avec, ici, trois fois rien comme accessoires mais la verticale d’un corps et l’horizontalité d’un plateau nu,  que Lucie Valon assume de façon remarquable.

    Qui de Lucie Valon ou de Christophe Giordano a réussi à mettre en marche ce dispositif scénique où le son de la voix-parfois légèrement amplifiée plus que le sens premier de la parole sont en parfaite osmose? Sans doute,les deux, mon capitaine, et  cela fonctionne  aussi bien- ne rougissez pas de plaisir-Lucie Valon-que dans les premières créations de Bob Wilson comme ce mythique Regard du Sourd, ou plus tard La Lettre à la Reine Victoria…où Stefan Brecht-oui, le fils de-avait un gestuelle étonnante…

    Philippe Duvignal – Théâtre du blog

    Confirmation d’un talent inouï
    Par Jean-pierre Han – le lundi 03 décembre 2012 – Frictions,la revue en ligne

    Paradis impressions, récemment créé au volcan du Havre et repris à l’atelier de Paris à la Cartoucherie de Vincennes intervient donc après dans le rouge (l’enfer) et Blank (le purgatoire), et le clown Lucie Valon toujours présent et seul sur scène poursuit sa traversée sans être pour le moins du monde apaisé…

    ‘L’ESPOIR, C’EST LE CLOWN’
    LE HAVRE PRESSE – OCTOBRE 2012

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  • TEASER PARADIS .

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